L'essaimage au mois de mai
Essaim dans le jeune cognassier mai 2016
Depuis toujours, les colonies d'abeilles se divisent pour assurer la pérennité de l'espèce. On appelle ce processus l'essaimage. Avec beaucoup d'organisation, des milliers d'abeilles gorgées de miel s'envolent autour de la reine. Ce phénomène complexe est préparé plusieurs semaines à l'avance.
Qu'est-ce qui provoque l'essaimage ?
Nous l'avons déjà dit, l'essaimage assure la pérennité de l'espèce en multipliant les colonies.
Ce qui provoque le départ de l'essaim c'est la naissance à venir de la nouvelle reine. La ruche a nourri plusieurs cellules avec de la gelée royale pour donner naissance à de nouvelles reine. La colonie se prépare à se diviser depuis longtemps. Lorsque la larve de la nouvelle reine atteint 10 jours environ, que la cellule alvéolée est operculée, une partie de la ruche s'en va avec l'ancienne reine. Il faut pour cela que les conditions climatiques soient favorables (pas d'humidité, pas de vent, une température supérieure à 20 degrés). Si les conditions ne sont pas bonnes elles retarderont leur départ.
Le départ a lieu en général entre 10h et 16h, de préférence en début d'après-midi. L'essaimage coïncide généralement avec le pic d'élevage du couvain. C'est dans les colonies contenant beaucoup de couvain, dont les abeilles sont jeunes et manquent de place, que processus se déclenche le plus facilement.
Après l'essaimage, les abeilles restées dans la première ruche détruiront les autres cellules royales.
Si une autre reine venait à naître, un combat à mort désignerait la nouvelle jeune reine.
essaim dans un noisetier
Où s'en va l'essaim ?
En général pas très loin. Sur un jeune arbre, un piquet de parc, parfois même au sol. Chez nous, les abeilles ont toujours choisi les jeunes arbres du verger pour se poser.
Elles forment alors une grosse grappe autour de la reine. Elles sont en attente de trouver l'endroit définitif. Cette attente ne dure en général pas plus d'une journée.
L'essaim est très calme, peu bruyant. On peut facilement s'en approcher sans risque et sans protection.
C'est à ce moment là qu'il faut récupérer l'essaim.
Nous avons parfois réussi à récupérer cet essaim et d'autres fois non. Ce sont les abeilles qui ont toujours le dernier mot.
Essaim sur le tronc d'un jeune cerisier
Essaim sur un jeune noisetier
Les abeilles s'agglutinent autour de la reine
Comment récupérer l'essaim ?
Il faut du matériel : tenue de protection, un seau ou directement une ruchette, une balayette.
Il faut avoir préparé la ruche en amont. Les cadres avec les plaques de cire sont placés dans la ruchette ou la ruche définitive. On peut également frotter les parois de la ruche avec de la mélisse car les abeilles adorent cette plante. Il faut être rapide et précis. Si l'essaim est sur une branche, on tape d'un coup sec sur la branche pour faire tomber l'essaim, soit dans le seau, soit dans la ruche.
Il faut impérativement que la reine soit dans la ruche sinon l'essaim ne restera pas.
Il faut refermer très vite après avoir vidé le seau dans la ruche.
Si la reine est à l'intérieur et qu'elle accepte son nouvel habitat, on peut observer une heure plus tard les abeilles battre le rappel sur la planche d'envol, à l'entrée de la ruche. Elles indiquent à celles restées dehors que la colonie est installée ici.
Selon les conditions climatiques et la vigueur de l'essaim récupéré, il est parfois nécessaire de les nourrir un peu pour qu'elles démarrent correctement.
Cette année nous avons un mois de mai particulièrement pluvieux. Le dernier essaim récupéré dimanche dernier (28 mai) est très petit et les abeilles ne peuvent pas sortir pour s'alimenter. Il est donc nécessaire de leur donner un sirop sucré pour le démarrage à l'aide d'un nourrisseur.
La colonie doit grossir tout l'été et préparer ses réserves pour l'hiver.
Un essaim très difficile à récupérer car installé le long du tronc de l'arbre
Il faut rapidement refermer la ruche pour ne pas que les abeilles ressortent.